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16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 07:49
RAPPORT DE FORCES DANS L’HEMICYCLE EN RDC : LA MP LANCE SON PARI

Jour " j " demain samedi 17 octobre. Les députés vont devoir élire le premier vice-président et le rapporteur de leur bureau. Un véritable test pour la Majorité sevrée du G7. Mais, dans toutes les loges de la MP, on ne jure que la victoire. Ce, en raison du rapport de forces au sein de l’Hémicycle, de la donne géopolitique et de la qualité du ticket.

Pour la Kabilie, la double élection de demain samedi à la Chambre n’a rien de routinier. Ce scrutin survient après le feuilleton G7. C’est donc un vrai test pour la Majorité. L’exercice de ce samedi consiste à savoir si le Pouvoir conserve encore la majorité à l’Assemblée nationale. Cela se vérifiera à l’aune du verdict. Une victoire du ticket Luhonge-Berocan sera synonyme d’assurance que la situation est sous contrôle. Car, en régime semi-présidentiel ou semi parlementaire, qui tient la Chambre basse du parlement tient le Gouvernement et donc la réalité du pouvoir.

A la MP, on déclare avoir tous les atouts. D’abord, argumente-on, si le G7 est parti, certains de ses élus n’ont pas suivi les ténors du mouvement. Donc la saignée a été limitée. En clair, précise-t-on, la MP et ses alliés conservent la majorité dans l’Hémicycle. Ensuite, le remplacement opéré par la MP n’est pas de nature à énerver la géopolitique. Un Katangais du Tanganyika démissionne, un autre Katangais de la même sphère est dans le starting-block pour le remplacer. Elu de Kalemie chef-lieu de Tanganyika, Floribert Luhonge Kabinda Ngoy est Katangais.

Côté rapporteur, Berocan Keraure Nono, élu de Mahagi, est tout aussi originaire de l’Ituri en Province Orientale que l’était Ezadry . Enfin, conclut-on à la MP, le ticket brandi respire à la fois l’expérience et la jeunesse. Ancien Procureur général de la République dans les années Mzee et au seuil de l’ère de Kabila fils, Luhonge Kabinda est aussi un fin connaisseur des rouages parlementaires. L’homme a été aussi sénateur avant de se frotter avec succès au suffrage direct.

Ancien magistrat de carrière, plus de 30 ans, Luhonge a gravi tous les échelons jusqu’à devenir Procureur Général de la République. Il a parcouru toutes les provinces de la RD Congo. Le candidat 1er Vice-président a également été avocat pendant 14 ans. Licencié en Droit, l’ancien PGR est auteur de plusieurs ouvrages. Il fut d’ailleurs président de la Commission des Codes congolais en 2002. Ceux qui connaissent Floribert Luhonge affirment que l’homme allie modestie, pratique de bon sens et tolérance. Membre de la Commission PAJ à l’Assemblée nationale, Floribert Luhonge a pris part à l’examen de toutes les lois. C’est un habitué de débats qui sollicite le vote de ses collègues de la MP et de l’Opposition.

Quant, à l’élu de Mahagi, sa fraîcheur ne sera pas de trop à un poste qui requiert beaucoup d’entregent. Berocan Keraure, est médecin de profession et originaire de l’Ituri.

Les autres prétendants à cette élection sont Thomas Lokondo, élu de Mbandaka et Fabrice Puela, élu de Boma. Ils sont candidats respectivement aux postes de 1er Vice-président et Rapporteur. Samedi, c’est déjà demain.

Au-delà de l’Hémicycle

Pas besoin d’être spécialement doué pour comprendre que l’élection partielle de demain au bureau de la Chambre a valeur de test. Pas seulement pour la Majorité. Pour l’Opposition aussi. En ce compris le G7.

Le résultat du scrutin permettra de dégager la nouvelle photographie de la Chambre en termes de combien de divisions pour chaque armée. Ce verdict constituerait aussi - surtout ?- un début de réponse à la très délicate question de la configuration de la Chambre marquée du sceau du G7.

Mais, l’heure des comptes ne s’arrête pas uniquement au niveau des travées de la salle des congrès. Certes, l’Assemblée nationale passe pour le concentré du pays en ce qu’elle réunit en son sein les élus directs de chaque coin et recoin du pays. C’est donc à juste titre que l’on appelle la Chambre des députés "Représentation nationale".

Seulement voilà ! Depuis les élections de 2011, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Pas sûr que nos députés, quasiment fin mandat, conservent encore leur cote d’amour du seuil de la législature. En particulier de la part des populations qui, depuis 2006, attendent toujours les dividendes sociaux des élections.

Dans des pays où le sondage fait partie du paysage quotidien, il est mille fois démontré que la popularité, et donc la légitimité réelle, est tout sauf figée. En d’autres termes, le test dont question concerne aussi et peut-être surtout le pays réel. Que pensent les vraies gens de la gestion de la res publica et ceux qui la gèrent ? Quel message le pays profond, peuplé de congolais lambda, enverrait à ses dirigeants ?

Ces questions-là sont jusqu’ici sans réponse. D’autant que depuis les années Mobutu, les Zaïrois, redevenus congolais, savent jouer à la perfection à la " Grande muette ", à la " majorité silencieuse " ou encore à la " masse consentante ". Difficile de lire le tréfonds. Or, c’est là que se joue le vrai test.

José NAWEJ / FDA

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