La majorité au pouvoir en République démocratique du Congo vient d’opter pour une nouvelle vision en prévision des échéances prochaines. D’un simple « mouvement », l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP) devra désormais être appelée Majorité Présidentielle (MP) avec des traits idéologiques spécifiques et une nouvelle vision. Patriotisme, unité nationale, intégrité du territoire national, promotion et défense des droits de l’homme, bonne gouvernance, lutte contre la pauvreté, méritocratie et consolidation de la démocratie ; telles sont les valeurs qui présideront, dans l'avenir, la vision du nouveau mouvement.
C’est ce qui ressort de la réunion présidée par l’Autorité morale de la plate forme présidentielle, le Chef de l’État Joseph Kabila Kabange, le mercredi 16 mars dernier dans son ranch de Kingakati en banlieue kinois. Faisant suite à une autre tenue en fin de semaine dernière, cette rencontre à laquelle a pris part la trentaine de membres prééminents qui siégeaient, jusqu’à ce jour, au sein de l’organe dirigeant de l’AMP (le Comité Politique) a permis de donner un coup de pied à la vieille machine du pouvoir. Accusée de tous les péchés dont souffrait la vie politique en RDC, l’Alliance devait quitter les esprits des congolais.
Le comité mis en place aux fins de revisiter la Charte de l’AMP a présenté un texte plus fort, plus à même de faire face aux enjeux de l’heure. Outre le changement de l’appellation, la Commission Mwando du nom de son président Charles Mwando Simba, ministre en charge de la Défense, a tenu à placer le nouveau mouvement en parfaite position de bataille en lui dotant d’un outil efficace de conquête du pouvoir. Lequel devra se fonder sur un engagement nouveau et fort des partenaires capables de conduire le peuple congolais dans un contrat social de pleine et entière confiance au soir de victoire lors de différents scrutins à venir.
La double révocation du vice-Premier ministre et ministre du Travail et de la prévoyance sociale, François Nzanga Mobutu, et du ministre du Développement rural, Philippe Undji, suivie de la démission du ministre du Commerce extérieur Bernard Miando par solidarité avec son président du partie (Union des démocrates mobutistes –UDEMO–), a également donné de la matière à la consultation de Kingakati. Le remaniement du Gouvernement Muzito était donc abordé par les ténors du régime Kabila.
Les participants n’étaient pas uniquement conduits par la simple envie de remplacer les départs enregistrés au sein de l’équipe gouvernementale. Bien plus, il s’est agit, pour eux, d’analyse à fond des paramètres stratégiques susceptibles de permettre la consolidation de l’action gouvernementale en cette fin de la mandature. Le remaniement ministériel s’est, au cours de cette rencontre, positionné comme étant une priorité pour des raisons évidentes. On peut citer, entre autres raisons, l’efficacité, la loyauté, l’apport en termes de poids politique en ce moment où les uns et les autres devraient se pencher sur les enjeux électoraux de novembre prochain. Surtout lorsqu’il s’agit de préparer le bilan à présenter au souverain primaire en vue de solliciter un nouveau deal politique.
Jean-Luc MUSHI-MPAKU
Joseph Kabila
